La vérité sous la terre
"J’ai tout de suite reconnu le huipil que ma petite soeur Magdalena portait le jour où ils l’ont enlevée. C’était le 28 mars 1985. Tu la vois ? C’est elle, là au fond. Cela fait tellement mal de la voir jetée comme ça ! Tu as vu ? Elle ne porte plus son corte. Il est facile d’imaginer ce qu’elle a dû endurer avant qu’ils ne la tuent… Combien de fois ont-ils abusé d’elle ? La pauvre !
Ces exhumations sont très importantes pour connaître la vérité et pour pouvoir ainsi mettre fi n à une grande souffrance. Je vais enfin pouvoir donner une sépulture à ma soeur et comme ça son âme va trouver l’entrée, le lieu où elle va pouvoir se reposer en paix, et moi, je saurai désormais où aller pour lui amener des fleurs et des bougies."
Vicenta Pérez Ordóñez, 45 ans. Maya-k’iche’.
(extrait du livre "La vérité sous la terre" éditions Parenthèses)