"Peux-tu me prendre en photo avec ma maman ? C’est que, malheureusement, je n’ai aucune photo d’elle, ni de mes petites soeurs. Je n’ai même pas la photo de sa carte d’identité parce que lorsque les soldats sont arrivés, ils ont tout brûlé : ma maman, mes petites soeurs, ma maison, mes souvenirs. Comme ça même si ses restes sont dans le cercueil et même si on ne voit pas son visage, j’aurai quand même une photo où nous sommes tous ensemble : ma maman, mes enfants et moi, comme avant. Je me sens triste parce que je n’ai pas pu lui dire au revoir mais j’espère que Dieu prendra bien soin de son âme."
Julia de León Raymundo, 45 ans. Maya-ixil. 16 décembre 2003, salle municipale de Nebaj.
Avec ses enfants Pedro et Rosa, et sa mère, María Raymundo, victime du massacre de Vipulay perpétré par l’armée le 25 février 1982. Ses restes furent restitués à sa fille pour procéder, le lendemain, à son inhumation.
(extrait du livre "La vérité sous la terre" éditions Parenthèses)