L'autre guerre
« Chez les animaux, la femelle recherche toujours le mâle le plus fort, celui qui est prêt à affronter n’importe qui pour la conquérir. Les bidonvilles sont ce monde animal, une jungle menaçante, un no man’s land sans loi ni justice, au coeur duquel les filles recherchent le mâle dominant, qu’importe s’il est cruel, du moment que, sous sa dépendance, elles se sentent protégées et en sécurité. Ces garçons sont conscients d’avoir un pouvoir sexuel qui ne laisse pas indifférentes nombre de femmes de leurs quartiers, et même certaines jeunes filles des universités privées qui se rendent dans les prisons pour avoir des relations avec des pandilleros (1). Être dans une cellule avec un assassin tatoué de la tête aux pieds et aux manières un peu sauvages, c’est comme frôler le danger, transgresser la morale établie, jouer avec l’interdit. Et ce qui est interdit est érotique. »
Fabiola P. 36 ans, psychologue.
Extrait tiré du livre "L'autre guerre" aux éditions Le bec en l'air