L'autre guerre
« (…) Le jour où ils ont tiré sur ma petite sœur de 15 ans, je suis devenue comme une tigresse en cage. Elle n’était mêlée à aucune histoire, mais comme elle vit dans un quartier contrôlé par un gang, sa vie ne vaut rien. J’ai cherché à savoir qui s’était attaqué à elle et j’ai demandé de l’aide à des tueurs à gages (…) On y est allés la nuit et, planqués dans une voiture aux vitres teintées, on les a butés. Le premier est tombé sur les marches d’une échoppe et le deuxième s’est écroulé sur le trottoir. On a appelé la police pour leur dire que le boulot était fait et pour qu’ils nous donnent une demi-heure pour décamper. (…) Finalement, nous sommes devenus comme les mareros (1), voire pire, parce que nous, on s’imagine avoir le droit d’agir en marge de la loi alors qu’en fait, on n’est rien d’autre qu’une autre bande d’assassins, comme eux. »
Alejandra L. 29 ans, assistante sociale.
Extrait tiré du livre "L'autre guerre" aux éditions Le bec en l'air