"C’est Don Diego qui a eu la gentillesse de venir prier pendant la veillée funèbre. Aujourd’hui je suis en paix avec moi-même, je sens que je peux mourir tranquille. En effet, demain je vais enfin enterrer ma maman, Juana Santiago, mais aussi enterrer mon garçon, Miguel, parce que le pauvre petit n’a pas supporté de naître dans la montagne et il est mort au bout de trois jours. Nous avons également invité chez nous les restes de deux victimes qui n’ont pas été reconnues et qui n’ont donc pas été réclamées, c’est pourquoi nous prions pour eux aussi et demain on va les enterrer ensemble avec ma famille, autrement, qui viendra leur rendre visite, les pauvres ? Mais tu vois, c’est la tristesse qui me fait couler ces larmes…"
Diego Guzmán Santiago, 44 ans. Maya-ixil.
Le 9 septembre 2004 lui ont été remis les restes des membres de sa famille. Ils ont été inhumés le lendemain.
(extrait du livre "La vérité sous la terre" éditions Parenthèses)